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MA METHODE

J’ai commencé la pratique des arts martiaux chinois à 11 ans, j'ai grandi dans le wushu professionnel et ne me suis jamais arrêté. J’ai rencontré tout au long de plus de cinquante années de pratique de nombreux grands maîtres qui m’ont enseigné beaucoup de techniques et de styles différents et qui m'ont beaucoup appris.

De ce parcours d’une vie, j’ai acquis la conviction que plusieurs éléments sont essentiels à une pratique cohérente des arts martiaux et énergétiques chinois.

Tout d’abord, le choix d’un bon enseignant pour débuter est capital. Les débutants doivent être encadré par un professeur expérimenté et compétent qui leur permettra d’apprendre correctement les techniques de base. Quand on apprend et intègre de manière incorrecte une technique, il est difficile, voire impossible, de la changer pour une technique juste.

Ensuite, quatre points sont communs et indispensables à l’étude de ces disciplines :

1 Le physique : Souplesse et tonicité
S'exercer à trouver le juste tonus musculaire (détente, étirements quotidiens, …). Et pratiquer régulièrement des exercices de musculation (jambes, dos, …).
Sans oublier une bonne hygiène de vie : alimentation saine, sommeil récupérateur, exercices cardio modérés, …

2 Le mental : Techniques pour apaiser l’esprit
Pratique de la relaxation et de la méditation. La concentration sur un objet, la respiration, une image ou ses pensées permet d’apaiser son esprit et de ralentir le flux de ses pensées.

3 La respiration : avoir une respiration profonde et complète, pour pouvoir accompagner les mouvements, par exemple d’ouverture et de fermeture, leur autoriser une plus grande fluidité. Cela passe préalablement par un déblocage ou une ouverture de la cage thoracique et du dos.

4 La technique : Maitriser correctement les bases : avoir une posture juste pour permettre le bon alignement des articulations et de la colonne vertébrale, un positionnement correct du bassin, l’unité du corps.


Quelques précisions pour chacun de ces trois arts :

Taichichuan

La pratique du Taichichuan.ne se limite pas à répéter la forme, ni au Tuishou, ni aux applications martiales. Le désir de connaitre toujours plus de formes après lequel courent de nombreux pratiquants est, pour moi, une erreur. A quoi sert d’apprendre des nouveaux taolu quand on ne maîtrise pas les formes de corps, ni les taolu qu’on a déjà appris.

Il est notoire que le Taichichuan est bon pour la santé, il est même prescrit dorénavant par des médecins. Il est effectivement bon pour la santé à la condition de le pratiquer correctement. Qu’est-ce que cela signifie ?

D’abord, la mise en œuvre des quatre points précédents, puis pour ressentir les vrais bénéfices de ces pratiques, il faut impérativement travailler préalablement et parallèlement les éléments suivants :

 

5 L'énergétique : La circulation du souffle.
On ne peut dissocier la pratique du Taichichuan de celle du Qi Gong. Le Qi Gong est nécessaire au Taichichuan car il lui apporte la dimension énergétique, celle d’absorber, transformer, concentrer l’énergie du ciel et de la terre, pour renforcer son énergie vitale. Le Taichichuan permet de faire circuler pleinement et harmonieusement cette énergie dans tout le corps. Sans le travail de l’énergie, notamment du Qi Gong statique comme la petite et la grande circulation, ainsi que la posture de l’arbre, la pratique du Taichichuan se limite à un exercice physique, comme toutes les formes de gymnastique, d’ailleurs la plupart des enseignants parlent d’une « gymnastique de santé ». 

 

6 Les principes : connaitre et comprendre les principes qui régissent la pratique des arts internes.

Une fois ces bases acquises, quand on a appris à connaître et sentir son corps, à l’écouter, à relâcher, à conduire le souffle, à sentir circuler l’énergie et qu’on a fait l’expérience des sensations, l’apprentissage d’un taolu, d’un style, suit naturellement. Le corps, qui porte inscrit dans sa mémoire la souplesse, les postures, les gestes, les équilibres, la fluidité, la tonicité, la force juste, va spontanément s’emparer d’un taolu, d’une arme, d’une technique de combat.

Je tiens aussi beaucoup à la joie, celle qu’apportent la progression et la pratique partagée du Taichichuan et du Qi Gong dans la perspective d’une longue et pleine vie.

 

Qi Gong

Depuis toujours indissociable des arts martiaux chinois, les arts énergétiques permettent de renforcer son énergie vitale. Ainsi, en les pratiquant correctement, on améliore sa santé, ses défenses immunitaires, on ralentit son vieillissement. Dans la pratique des arts martiaux (Kung Fu, Taichichuan), on ajoute cette dimension fondamentale sans laquelle la technique serait seulement une forme de gymnastique de santé impliquant le corps et l’esprit ou une technique de combat dans laquelle seuls les muscles et le mental seraient utilisés.

De plus, la nécessité d’être détendu, notamment avec un protocole de préparation qui associe méditation, réveil du corps et étirements et qui permet entre autres de tenir des positions sans effort sur une longue durée est un plus dans la pratique et dans la vie.

Le Qi gong exige des perceptions très fines qui nécessite beaucoup de temps et un entrainement quotidien, avant de pouvoir sentir l’énergie, sa bonne circulation dans tout le corps et pouvoir la guider par la pensée (intention), la visualisation, le souffle et le mouvement.

 

Kung fu

Dans mon cours, j'insiste beaucoup au début sur la préparation physique (souplesse, renforcement musculaire, tonicité). Ce travail préalable, mais également continu, est indispensable pour être capable d’apprendre et d’exécuter correctement les techniques. Ce domaine est toutefois de la responsabilité du pratiquant qui doit reproduire chez lui quotidiennement les exercices appris en cours.

J’estime qu’il faut au moins une année d’apprentissage à mains nues avec une vitesse d’exécution très modérée pour bâtir de bonnes bases techniques, notamment, le bon alignement des articulations dans les postures, la solidité des appuis, la justesse des positions et des techniques et leur synchronisation.

Etant spécialiste des armes, je n’apprends pas les armes dès le début de la pratique parce que les bases à mains nues doivent être d’abord acquises. Ensuite, je choisis pour mes élèves les armes qu’ils vont pratiquer en fonction de leur morphologie et de leurs qualités physiques. J’enseigne donc individuellement les armes : éventail, double poignards, épée, double épée, sabre du nord, double sabre du nord, sabre du sud, hallebarde, …

La pratique des applications martiales des taolu est essentielle pour la compréhension des techniques de chaque forme et la précision de leur exécution. Le travail avec partenaire permet, de plus, d’affiner sa vision et de maitriser la distance, pour progressivement augmenter sa vitesse d’exécution et son efficacité.

Enfin, un élément, le plus souvent ignoré est important dans la progression, la force ne vient pas des membres, mais du centre, de l’énergie envoyée par le Dan Tian. Une approche des arts énergétiques est donc complémentaire des arts externes.

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